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MANIFESTE

Pour une société antiraciste : ce que l’Europe peut changer

La politique migratoire


En écrivant « nous sommes chez vous parce que vous étiez chez nous » Sivanandan, militant antiraciste et universitaire, évoquait les natures interconnectées du racisme, du colonialisme européen, de l'extraction et des tendances migratoires qui découlent de ces histoires. Au lieu des piliers centraux actuels que sont la criminalisation, la discrimination et la méfiance basée sur la race, la politique migratoire de l'UE doit être réorientée autour des principes de sûreté, de protection et de justice pour les personnes déplacées. La discrimination ne peut être justifiée par l'absence de papiers ou de statut migratoire. L'UE doit offrir une protection totale aux personnes déplacées, indépendamment de leur race, de leur appartenance ethnique, de leur nationalité ou de leur statut migratoire. Imaginer une réponse à la migration sans racisme nécessite de mobiliser les ressources actuellement dédiée à la punition, la surveillance, le contrôle et la criminalisation vers la sécurité, la protection, les besoins des personnes déplacées et la justice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les réparations de l’esclavage et la colonisation


L'Union européenne devrait s'attaquer d'urgence aux conséquences durables du colonialisme européen et soutenir un programme de réparations visant à corriger les injustices persistantes. De nombreuses anciennes colonies européennes - y compris dans les Caraïbes, en Afrique et en Amérique latine - souffrent encore de l'héritage du colonialisme, de l'esclavage, de l'apartheid et du génocide. Le colonialisme européen  était fondé sur la discrimination et la violence raciales, ce qui continue d'avoir « des répercussions profondes sur les rapports de pouvoir au niveau mondial - y compris les inégalités raciales au sein des états, et entre les états les revendications du mouvement Black Lives Matter.

Parallèlement, dans toute l'Europe, divers actes de destruction des statues coloniales par des militants de mouvements antiracistes et anticoloniaux ont remis en cause les fondements du système colonial qui a fait la richesse des pays occidentaux. De nombreuses voix de la société civile internationale attirent l'attention sur les injustices passées liées à la colonisation, à l'esclavage et aux crimes contre  l'humanité qui ont eu un impact sur le changement climatique et les pertes de la biodiversité. Les députés européens devraient dénoncer les crimes coloniaux, établir la vérité sur les atrocités du passé, à mettre en lumière les instruments du néocolonialisme et toutes les formes de résistance d'hier à aujourd'hui, à demander des réparations et à  exiger la fin de toutes les formes de discrimination à l'encontre des peuples victimes du colonialisme et du néocolonialisme.

 

 

 


 

 

Le dialogue avec la société civile


Le travail des organisations de la société civile et le rôle crucial qu'elles jouent a été
largement reconnu par les organisations internationales et européennes, qui plaident très
souvent en faveur de la nécessité de générer des synergies et de collaborer activement avec ces organisations pour réaliser des progrès significatifs dans la lutte contre le racisme et la discrimination. Les organisations de la société civile travaillent avec des groupes très vulnérables, susceptibles de faire face au racisme. Elles sont au fait des besoins de ces groupes, donnent la parole aux personnes et aux groupes victimes de discrimination raciale ou ethnique et les aident et les accompagnent dans la revendication de leurs droits. Elles contribuent également à sensibiliser l'ensemble de la société en soulignant les nombreuses façons dont le racisme et la discrimination raciale se manifestent dans différents espaces et contextes. Elles sont attentives aux activités du gouvernement, exigeant que les autorités publiques agissent pour corriger les inégalités et, en raison de leurs connaissances approfondies et de leur expérience sur le terrain, offrent des conseils aux décideurs politiques, ainsi que des orientations sur les mesures à prendre dans le futur, collaborant activement à l'élaboration des politiques publiques. Ces raisons, parmi d'autres, donnent une place centrale aux organisations de la société civile dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'intolérance.

Le Green Deal


Le président de la Commission européenne et le vice-président pour le Green Deal européen doivent défendre la lutte contre le racisme structurel dans la politique climatique de l'UE, dans les accords internationaux sur le climat et dans les négociations sur le climat. Cela doit inclure un désengagement du lobbying intensif des experts de l'industrie des combustibles fossiles et au contraire un engagement actif avec les expressions de la société civile internationale et nationale d'un Green Deal mondial, pour apprendre des communautés racisées et de la société civile. Les dirigeants politiques de l'UE doivent reconnaître les voix de la société civile internationale qui attirent l'attention sur les injustices passées liées à la colonisation, à l'esclavage et aux crimes contre l'humanité qui ont façonné le changement climatique et la compromission de la biodiversité, en progressant vers la réparation et la restitution par les États membres.

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