Une délégation de l’Asbl a rencontré récemment le ministre de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l'Accueil dans le cadre d’un échange de vues portant sur la situation des discriminations au Luxembourg ainsi que le statut de la rédaction du Plan d’Action National contre le Racisme (PAN Antiracisme). La délégation de Lëtz Rise Up a mis l’accent sur les enjeux liés à l’intersectionnalité, des stratégies mises en place par l’Asbl ainsi que de la nécessité de soutenir les organisations qui luttent contre le racisme.
La situation des discriminations vécues par les personnes racisées et par les femmes reste préoccupante. Plusieurs rapports et études parus récemment attestent de la nécessité de renforcer les mesures anti-racistes et anti-discriminations. L’Asbl reçoit notamment de plus en plus d’appels d’établissements scolaires qui demandent des interventions suite à des incidents racistes.
Si le rapport de l’ECRI (la Commission Européenne Contre le Racisme et l’Intolérance) paru en 2023 mentionne le fait qu’il y aurait une amélioration de certains aspects tels que l’adoption d’un nouveau Plan national d’intégration, l’élaboration du premier Plan d’action national LGBTI, ainsi que plusieurs initiatives dans le domaine de l’éducation, on y lit également que, le phénomène du discours de haine – notamment en ligne – s’est considérablement accru ces dernières années. D’autre part, les chiffres sont à prendre avec précaution car les incidents racistes et LGBTQIaphobes ne sont pas enregistrés ni suivis de manière effective, les données statistiques demeurent éparses, et il existe toujours un problème de sous-déclaration. Au Luxembourg, l’étude du LISER de 2022 a montré que 66,6% des victimes de racisme ou de discriminations ne le déclarent pas.
D’autre part, l’Asbl a souhaité attirer l’attention sur l’une des recommandations de la FRA (European Union Agency for Fundamental Rights) d’après laquelle il revient aux États de « travailler avec les communautés touchées, et pas seulement pour elles, en apprenant d'elles et en leur permettant de prendre la tête de la lutte contre le racisme ».
Lëtz Rise Up a également eu l’opportunité d’exposer au ministre les réalisations de l’Asbl malgré le peu de moyens dont elle dispose, dont le projet de conférences annuelles Peanut, deux projets européens relatifs à la santé affective et sexuelle et au racisme intégré, des visites guidées liées à la mémoire coloniale luxembourgeoise (en collaboration avec le collectif Richtung22), ainsi que tout le travail de plaidoyer sur le PAN antiracisme réalisé de façon entièrement bénévole.
Ainsi, et aussi en réaction aux résultats des récentes études sur le racisme au Luxembourg, Lëtz Rise Up prévoit de s’attaquer au problème des discriminations raciales dans l’emploi à travers plusieurs actions. En Allemagne, les patrons se sont clairement positionnés contre l’extrême droite, et c’est aussi la tendance que nous percevons chez les patrons luxembourgeois. Ainsi, l’Asbl a abordé la nécessité d’un soutien financier et politique de la part du ministère, qui pourrait notamment prendre la forme de la création d’un poste conventionné.
Enfin, Lëtz Rise Up se réjouis du fait que l’Accord de coalition stipule que la mise en œuvre de la loi du 23 août 2023 relative au vivre-ensemble interculturel, entré en vigueur le 1er janvier 2024, constitue une priorité pour les années 2023 à 2028, tout comme la finalisation du PAN Antiracisme en 2024. L’Asbl formulera ses commentaires en commun avec d’autres associations antiracistes, permettant ainsi l’implication de la société civile dans la rédaction du PAN Antiracisme.
L’entrevue a été marquée par un dialogue ouvert. Lëtz Rise Up attend désormais avec impatience la mise en œuvre des différentes pistes évoquées qui, espérons-le, rencontrera les attentes et les besoins des personnes susceptibles de faire face aux discriminations raciales. ¨
Communiqué du 2 avril 2024
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