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Pourquoi l’Union Européenne est complice de graves violations des Droits Humains en Lybie

Dernière mise à jour : 30 nov. 2019

La 8 août 2018, Amnesty International a publié une synthèse intitulée «Between the devil and the deep blue sea. Europe fails refugees and migrants in the Central Mediterranean », un texte qui révèle l’impact désastreux des politiques européennes sur les vies des milliers de personnes qui tentent de franchir la Méditerranée pour atteindre l’Europe.


Il évoque notamment la nouvelle politique de l'Italie, qui bloque des migrants en mer pendant des jours, mais aussi le double mouvement réalisé par les États de l’Union Européenne : complicité avec les gardes côtes libyens, auteurs de graves violations des Droits Humains, et criminalisation de la solidarité.


«La politique européenne donne aux garde-côtes libyens le pouvoir d'intercepter les gens en mer, accorde moins de priorité aux opérations de secours et entrave le travail vital des ONG menant des opérations de sauvetage » a réagi Matteo de Bellis, chercheur d'Amnesty International sur l'asile et les migrations. Pourtant, la synthèse d'Amnesty International évoque des cas récents de violations du droit international par les gardes côtes libyens, tel que le cas de cette embarcation retrouvée en train de couler suite à leur intervention, les 16 et 17 juillet, dans laquelle se trouvaient une femme encore en vie ainsi que deux cadavres.


«Les gouvernements européens sont de mèche avec les autorités libyennes pour contenir les réfugiés et les migrants en Libye, malgré les terribles violations qu'ils subissent aux mains des garde-côtes libyens et dans les centres de détention. Les projets visant à étendre la politique d'externalisation à toute la région sont très préoccupants », ajoute Matteo de Bellis. En d’autres mots, lorsqu’elle persiste à externaliser le traitement de la crise humanitaire liée au déplacement de populations, l’UE se montre complice des violations du droit international perpétrées par les autorités libyennes.


Par ailleurs, le durcissement du traitement réservé aux ONG qui réalisent des opérations de sauvetage en mer, allant jusqu’au retrait forcé de leurs navires, rend les traversées de la Méditerranée encore plus dangereuses. À l’heure actuelle, l’Aquarius est à quai à Malte, attendant la décision de Gibraltar. Ce territoire britannique menace de lui retirer son pavillon, dans une manœuvre bassement bureaucratique dont le but est clairement de contrecarrer les opérations de sauvetage réalisées par le navire.


Sandrine G. 17.08.2018

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