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Ciné-débat "Tout simplement noir" au cinéma Utopia

Le 22 juillet 2020 - La projection privée du film "Tout simplement noir' à l'Utopia affichait complet!! Cet évènement était organisé en collaboration avec les Asbl Kweni (Guilaine Tchuisseu est absente pour cause de deuil familial) et Filhos de Santa Catarina (représentée par Melissa Borges).

Devant une salle qui affiche complet, l’animatrice de la soirée commence par une question au public : « Pouvez-vous me citer les noms de 5 acteurs noirs ? ». Quelques noms sont lancés, mais très peu de noms français. Le film aborde de nombreuses questions liées au fait d’être noir.e dans une société majoritairement blanche : les rivalités intra-communautaires, le statut accordé à la femme noire, la négrophobie présente dans les autres communautés non blanches, l’injonction à l’intégration qu’on vécue nos parents, et même une critique du mouvement pour le climat qui exclue les besoins des minorités. Et enfin, une scène de violences policières, pour rappeler que le racisme structurel peut tuer.

"J'organise des évènements qui valorisent les afrodescendant.es pour que la jeuneese puisse avoir des personnes à qui s'identifier" Melissa Borges.

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Au commencement du débat, l’animatrice de la soirée introduit la première question en définissant la notion de communauté : un groupe d'individus est une communauté. Les membres rejoignent une communauté parce qu’ils partagent des points d’intérêt communs. La durée d’une communauté est indéterminée, les communautés peuvent servir à proposer des changements, les membres d’une communauté sont considérés comme égaux en droit. 

 

Pour Melissa, la notion de communauté ne peut pas être séparée de la notion d’identité. Tout comme l’identité varie selon les situations dans lesquelles on se trouve, la communauté noire ne peut pas non plus être homogène.

 

Sandrine ajoute qu’il y a en effet des parcours migratoires différents, mais que tou.tes les noir.es ont en commun de vivre du racisme anti noirs (ou négrophobie) partout ils se trouvent en minorité.

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Melissa Borges

"L’antiracisme doit être porté par les personnes qui vivent le racisme. Les personnes noires doivent créer leurs propres organisations parce qu’autrement,

on ne fait que reproduire les systèmes d’oppression qu’on essaie de combattre" Sandrine Gashonga.

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Sandrine Gashonga

Il s’en est suivi un débat sur l’emploi des termes « race », « blanc » et « noir » et sur la réalité objective de ces termes. Est-ce qu’il faut continuer à utiliser le terme de race ? Cela ne contribue-t-il pas à renforcer le racisme ? Comment décrire les réalités des discriminations vécues par les personnes noires sans employer ces termes ?

 

D’un côté, certain.es pensent que puisque les races biologiques n’existent pas, il faut arrêter de parler de racisme. C’est un débat qui existe dans plusieurs pays européens comme la France et l’Allemagne. De l’autre côté, il a celleux qui pensent que même si les races biologiques n’existent pas, les races en tant que constructions sociales existent et influencent le monde dans lequel nous vivons.

 

Plusieurs participant.es partagent leurs expériences de racisme au Luxembourg, et la façon dont iels ont réussi à surmonter des obstacles, et continuent de le faire, particulièrement au niveau de la représentation dans des instances politiques.

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Geranise Hurtis

Pour Melissa, le plus important est de renforcer nos communautés, et cela ne peut se faire qu’à travers l’éducation, la connaissance de sa propre histoire et de sa valeur. Filhos de Santa Catarina veut mettre en valeur la culture capverdienne et rendre visible cette communauté.

 

Pour Sandrine, la communauté doit profiter du mouvement en marche contre le racisme pour s’organiser, multiplier les collectifs et associations composées des personnes qui vivent les discriminations elles-mêmes.

 

La soiree se termine sur une reflexion de participant.es sur la possibilite de l’existence d’une blessure transgénérationnelle portée par la communauté noire et qu’il faudrait guérir.

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