Nous avons reçu la célèbre politologue Françoise Vergès au Luxembourg. Françoise Vergès a un passeport français, et vit aujourd’hui à Paris. Elle nous a parlé du féminisme décolonisé, et de la façon dont celui-ci s'oppose au féminisme blanc bourgeois ou universaliste.

 

Le féminisme que l’on dit universaliste, que l'on pense uniforme mais qui est en fait à majorité blanc est différent des autres féminismes. Aujourd’hui nous avons de nouvelles générations de féministes, avec les afroféministes, les femmes musulmanes qui n’étaient pas présentes dans les années 70, qui posent la question par exemple de pouvoir être musulmane et féministe.

 

Certaines femmes qui font une carrière aujourd’hui se reposent sur le travail d’autres femmes, racisées.  Le travail des nounous à Paris par exemple, dont la majorité sont racisées, qui s’occupent des enfants des femmes à majorité blanches. Dans le monde, 40% des femmes ne peuvent pas travailler à cause du travail domestique qui leur est imposé, globalement ce chiffre n’est que de 6% pour les hommes.  

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Qu’est-ce qui fait que nous vivons encore avec les conséquences de l’esclavage dans nos sociétés ? C’est parce que le racisme anti-noir est encore là et qu’il est né de là. Pour la société, quand vous êtes noir, votre histoire est inévitablement associée à celle de l’esclavage, tout vous le rappelle.

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Toutes les féministes sont d’accord en tout cas sur une chose, c’est que le chemin vers l’égalité reste encore long.